art et marges musée – Vahan Poladian
Au Moulin de Tourinnes, Rue de Beauvechain 1a - Tourinnes-la-Grosse
Vahan Poladian pourrait, lui aussi, interpréter une pièce de théâtre. Il récupérait toutes sortes d’objets hétéroclites avec lesquels il composait des costumes scintillants rehaussés de moult accessoires : festons, broches, médailles, chapeaux, boucles… Il les a revêtus au cours de parades quotidiennes dans les rues de Saint-Raphaël en France.
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Chez Dédée et Jef Vanderhasselt
Rue de la Gloriette 1
Tourinnes-la-Grosse
Depuis sa création en 1984, le Centre de Recherche et de Diffusion d’art outsider «Art en Marge» devenu en 2009 «art et marges musée» défend des artistes qui ne s’inscrivent pas dans le circuit culturel officiel. Ces créateurs autodidactes travaillent isolément ou dans des ateliers créatifs pour personnes psychologiquement fragilisées ou handicapées mentales (www.artetmarges.be).
Vahan Poladian pourrait, lui aussi, interpréter une pièce de théâtre. Il récupérait toutes sortes d’objets hétéroclites avec lesquels il composait des costumes scintillants rehaussés de moult accessoires : festons, broches, médailles, chapeaux, boucles… Il les a revêtus au cours de parades quotidiennes dans les rues de Saint-Raphaël en France. Comme une œuvre vivante, son corps manifestait la splendeur de l’Arménie, son pays natal. Ou alors… des funérailles carnavalesques. Ou, encore, quelle autre expression de soi ou relation au monde ? Ce personnage singulier qui se manifeste en restant mystérieux, évolue, jubilant, dans la marge et entre les lignes. Il tricote librement sa vie et son imaginaire. Au bord de la société, il s’y montre, ouvrant une brèche, forçant des métamorphoses du regard. Avait-il le sentiment d’être marginal ? De quoi, de qui se serait-il senti étranger ? La découverte de ces univers intérieurs, transférés avec une telle force créatrice, s’assimile à une exploration des liens complexes, parfois épineux, avec l’extériorité.
Vahan Poladian est né en 1902 (ou 1905) à Césarée, en Arménie. Confronté très jeune au génocide de son peuple et à la mort de son père et de son frère aîné, il connaît ensuite l’exil, la guerre, la solitude. Il rejoint alors le Home Arménien de Saint-Raphaël, en France. Les seize années passées au sein de cette institution sont caractérisées par un repli autistique et une formidable énergie créatrice. En 1982, il décide de ne plus s’alimenter et se laisse peu à peu mourir.
art et marges musée – Dominique Théâte
Au Moulin de Tourinnes, Rue de Beauvechain 1a - Tourinnes-la-Grosse
Explorant une autre forme d’enchevêtrement, Dominique Théâte se dessine sur des images d’autres personnes, dans d’autres vies. Il se met en scène et se superpose sur chacun. Ses dessins sont autant de vies rêvées, comme on imagine qu’un comédien prête ses traits et vit un temps avec chacun de ses personnages.
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Chez Marilise et Albert Niesten
Au Moulin de Tourinnes
Rue de Beauvechain 1a
Tourinnes-la-Grosse
Depuis sa création en 1984, le Centre de Recherche et de Diffusion d’art outsider «Art en Marge» devenu en 2009 «art et marges musée» défend des artistes qui ne s’inscrivent pas dans le circuit culturel officiel. Ces créateurs autodidactes travaillent isolément ou dans des ateliers créatifs pour personnes psychologiquement fragilisées ou handicapées mentales (www.artetmarges.be).
Explorant une autre forme d’enchevêtrement, Dominique Théâte se dessine sur des images d’autres personnes, dans d’autres vies. Il se met en scène et se superpose sur chacun. Ses dessins sont autant de vies rêvées, comme on imagine qu’un comédien prête ses traits et vit un temps avec chacun de ses personnages. Ils évoquent l’idée de se représenter autrement, en convoquant ses héros ; et de se projeter plus loin, avec ses résolutions d’avenir. Touché en plein vol l’année de ses 18 ans, cassure extrême sur la ligne de sa vie, Dominique Théâte a commencé son travail de création par des autoportraits inspirés de sa carte d’identité, en pied et avec le costume qu’il imagine porter le jour de son mariage. Il se figure dans un avenir d’homme avec tout l’attirail de la réussite sociale : le travail, la femme, la voiture… Il démultiplie ce qu’il appelle le schéma de son corps dans des dessins autobiographiques où s’entremêlent de façon volubile, douce et vitale la figuration et l’écriture pour raconter une forme de maturité masculine.
Dominique Théâte est né à Liège en 1968. A 18 ans, alors qu’il se prépare aux Beaux-Arts, il est victime d’un accident de moto très grave : coma, hospitalisations, rééducation, institution, handicap… Et pourtant, contre toute attente, Dominique réapprend à marcher, à parler et à dessiner. Il a bloqué le compteur sur l’année 1986 mais ne cesse de se projeter dans des autoportraits sensibles, inventifs, touchants.
art et marges musée – Dominique Vrancken
Au Moulin de Tourinnes, Rue de Beauvechain 1a - Tourinnes-la-Grosse
De la ligne de vie que l’on tente de devancer en se projetant sur sa fin, l’enchevêtrement de lignes, lui, nous refixe en un point. En un temps, peut-être le milieu de la vie. Ainsi, dense, haché ou étroit, le trait de Dominique Vrancken est partout. Il dessine des couches de gens superposés sur un même support en une concentration étourdissante.
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Chez Marilise et Albert Niesten
Au Moulin de Tourinnes
Rue de Beauvechain 1a
Tourinnes-la-Grosse
Depuis sa création en 1984, le Centre de Recherche et de Diffusion d’art outsider «Art en Marge» devenu en 2009 «art et marges musée» défend des artistes qui ne s’inscrivent pas dans le circuit culturel officiel. Ces créateurs autodidactes travaillent isolément ou dans des ateliers créatifs pour personnes psychologiquement fragilisées ou handicapées mentales (www.artetmarges.be).
De la ligne de vie que l’on tente de devancer en se projetant sur sa fin, l’enchevêtrement de lignes, lui, nous refixe en un point. En un temps, peut-être le milieu de la vie. Ainsi, dense, haché ou étroit, le trait de Dominique Vrancken est partout. Il dessine des couches de gens superposés sur un même support en une concentration étourdissante. Mais dans cet apparent tohu-bohu, chacun se révèle bien visible, préservant de la sorte une part d’individualité. Chaque individu est aussi inexpressif, le regard froid et lointain. Le sentiment d’une profonde angoisse liée aux relations entre les êtres se mêle à quelque chose de doux et de tendre. Pour sonder cette contradiction, on tente de réveiller nos zones secrètes en cherchant des souvenirs dont il ne reste que d’infimes traces. On cherche encore une fois la sensation de ce moment précis où l’on est conscient de sombrer dans le sommeil, cet état étrange qui nous échappe. Peut-être que là, sur l’écran de la mémoire où défilent résurgences, obsessions et fantasmes, se trouve le lien avec ces êtres enchevêtrés ?
Dominique Vrancken est né à Liège en 1960. Il a fréquenté plusieurs années l’atelier 17 de Barvaux sur Ourthe, lieu de création et d’épanouissement pour personnes handicapées mentales ou souffrant de troubles mentaux. Il y a rempli les deux faces de nombreuses feuilles de papier avec des corps un peu fantômes, inspirés entre autres de catalogues de prêt-à-porter, vides de toutes substances mais d’une force expressive fabuleuse.
Ana Gallardo
Ferme du Rond Chêne, Rue du Culot 58, Tourinnes-la-Grosse
Des imbrications d’individualités survenant de l’autoportrait, nous voici vers celles que suggère une représentation collective. Partons du groupe pour sonder les plis et replis des êtres, plus ou moins seuls et étrangers les uns des autres. Sur une danse typique du Mexique, des générations se mêlent.
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Chez Nelly Bruneel
Ferme du Rond Chêne
Rue du Culot 58
Tourinnes-la-Grosse
Un endroit pour vivre quand nous serons vieux
Des imbrications d’individualités survenant de l’autoportrait, nous voici vers celles que suggère une représentation collective. Partons du groupe pour sonder les plis et replis des êtres, plus ou moins seuls et étrangers les uns des autres. Sur une danse typique du Mexique, des générations se mêlent. Ensemble, elles sont invitées à chorégraphier les sinuosités de la vie. On sent l’écart entre la vieillesse et le fonds primordial de l’enfance, le cheminement familier autant qu’étranger de la vie. En contiguïté, El pedimento compose dans la terre une somme de vœux souhaités pour le soir de la vie. Ils sont le fruit d’une destinée et des contaminations constantes entre une personnalité et son milieu. De ces formes émanent des histoires incomplètes, comme quand on ne capte que quelques bribes captivantes d’une conversation ou quand on est absorbé par un assemblage d’anciens objets. On flotte sur des récits imaginés et des rêves dansants, en partie apprivoisés, en partie énigmatiques à jamais. On a l’impression de sentir les pulsations du cœur, d’explorer la mémoire du corps et les traces qu’il porte de nos parcours. Surgissent nos mystères, à soi et aux autres, jusqu’à retrouver la présence si sensible et troublante du petit corps grandissant dans celui de sa maman.
Du 7 au 9 novembre, dans le cadre de sa résidence d’artiste à Tourinnes, Ana Gallardo propose trois ateliers par jour (2h environ, une quinzaine de participants par atelier, pas de contrainte d’âge, ni d’expérience). Chacun pourra créer un objet de terre, symbole de son souhait pour sa vieillesse. Assemblées les unes aux autres, chacune de ces figurations personnelles de vieux jours, transportera le groupe dans une réflexion sur la coexistence fondamentale de l’individuel et du collectif, la magie et l’art dans la vie. Les objets réalisés seront exposés. Les visiteurs des deux premiers week-end auront également l’opportunité de vivre cette expérience avec l’artiste.
Ana Gallardo est née en 1958 en Argentine. Elle a exposé dans de nombreux lieux à travers l’Amérique du Sud ainsi qu’à Londres, Paris ou encore Belfort et Grenade. Sa matière, ce sont les gens, leurs vies, leurs objets, leurs histoires. Elle porte un regard attentif, vif et chaleureux aux êtres et aux choses qui les accompagnent. D’une histoire individuelle, elle fait un récit où les potentialités fictionnelles, affectives ou mémorielles des objets rejoignent la mémoire collective.
Hélène Amouzou
Au moulin de Tourinnes, et à la Ferme des Jésuites - Tourinnes-la-Grosse
C’est encore le rapport à soi et aux autres mais il n’y a plus de miroir. Il y a une femme seule. Apprivoisant progressivement l’idée de l’autoportrait, Hélène s’est photographiée, la plupart du temps à bout de bras. D’où vient ce corps, plein ou fragmenté, dénudé ou vêtu d’une robe qui se confond avec le papier peint abimé d’un grenier ?
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Chez Marilise et Albert Niesten
Au Moulin de Tourinnes
Rue de Beauvechain 1a
Tourinnes-la-Grosse
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Chez Ingrid et Didier Cloos
Ferme des Jésuites
Rue de Beauvechain 43d
Tourinnes-la-Grosse
Entre le papier peint et le mur
C’est encore le rapport à soi et aux autres mais il n’y a plus de miroir. Il y a une femme seule. Apprivoisant progressivement l’idée de l’autoportrait, Hélène s’est photographiée, la plupart du temps à bout de bras. D’où vient ce corps, plein ou fragmenté, dénudé ou vêtu d’une robe qui se confond avec le papier peint abimé d’un grenier ? Il donne l’impression d’une présence incertaine, dans l’entre-deux, et du coup, d’une forme de précarité. Le flou de ce corps en mouvement ou, au contraire, ses lignes partiellement nettes et posées racontent une existence angoissante : celle d’une immigrée en attente de papiers. Il témoigne d’une douloureuse quête d’identité : se trouver, se retrouver, se certifier d’exister… C’est l’angoisse de n’être de nulle part. C’est le passage, le voyage, l’état de transit et d’attente. C’est la difficulté de résider quelque part à moitié, là mais sans les papiers, intercalé entre le déracinement et l’incertitude. Avec sa valise à portée de main, Hélène est là, en attente d’exister ; étrange, partiellement invisible et pourtant très intime, très présente. Terriblement touchante, parce que nous disant les tourments d’une identité amputée d’une forme de reconnaissance extérieure, sociale.
Hélène Amouzou est née en 1969 au Togo. Elle vit en Belgique depuis 1998, à Molenbeek-Saint-Jean où elle suit les cours de photographie à l’Académie de dessin et des arts visuels, depuis 2004. Ces autoportraits datent de ses années d’études, durant la période où elle était demandeuse d’asile. Elle a mis dix ans à acquérir le droit de résidence, non sans se sentir marginalisée et stigmatisée.
Les sœurs Martin
Au Moulin de Tourinnes, Rue de Beauvechain 1a - Tourinnes-la-Grosse
Cette fois, de l’autre côté du miroir, sur un fond de tapisserie en dominante rouge amarante éclairci par les cristaux d’un lustre à l’avant-plan ; deux femmes masquées se confondent avec leurs reflets. Leur similitude est troublante, leurs corps sont aussi diaphanes que des reflets à la surface du verre. Leurs croisements génèrent la création de motifs dont les formes se mêlent à la tapisserie.
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Chez Marilise et Albert Niesten
Au Moulin de Tourinnes
Rue de Beauvechain 1a
Tourinnes-la-Grosse
C’est comme être
Cette fois, de l’autre côté du miroir, sur un fond de tapisserie en dominante rouge amarante éclairci par les cristaux d’un lustre à l’avant-plan ; deux femmes masquées se confondent avec leurs reflets. Leur similitude est troublante, leurs corps sont aussi diaphanes que des reflets à la surface du verre. Leurs croisements génèrent la création de motifs dont les formes se mêlent à la tapisserie. Ils évoquent ces formes hallucinatoires aux lignes mouvantes et circulaires qui se dessinent par l’alchimie de la lumière à la surface de l’œil. Double à l’origine unique, les sœurs Martin nous ramènent à ce moment du processus de la vie, là quelque part dans l’épaisseur réflexive du miroir, où la séparation a divisé la fusion originelle. Leurs connivences spéculaires et gémellaires sont envoutantes et impénétrables. Le mystère induit une autre perception du miroir, cet objet banal par lequel la représentation est devenue une composante de l’identité. A ceci près que le miroir donne une image inversée et qu’on ne regarde pas que le visible. Nous glissons vers les ruses et enchantements du dédoublement, de l’individuation et des points de jonction ; vers une réflexion introspective de son rapport à soi et aux autres.
Marie-France et Patricia Martin sont nées en 1956 à Sierre, en Suisse. Elles ont fait l’Ecole Nationale des Beaux-Arts à Paris. Elles vivent et travaillent à Bruxelles et Lyon. Leur démarche pluridisciplinaire est une interrogation constante du concept de l’identité à travers des formes qui s’interpénètrent : écriture, son, photographie, vidéo, installation, performance. Nombreuses publications, performances et expositions personnelles et collectives à Bruxelles, Paris, Genève…
Michel Clerbois, Juan Paparella
Ferme du Rond Chêne, Rue du Culot 58, Tourinnes-la-Grosse
Paradoxalement insistant et mouvant, cet homme au visage imperceptible mais dont on imagine le regard porté sur nous pourrait se dégager de ce temps étrange, la nuit. Double fantasmé qui interroge les lignes d’une vie, Il est un mirage qui questionne l’œil, ce lien entre nous et le monde, dont on ne sait plus trop où il commence et où il finit.
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Chez Nelly Bruneel
Ferme du Rond Chêne
Rue du Culot 58
Tourinnes-la-Grosse
Portraits
Paradoxalement insistant et mouvant, cet homme au visage imperceptible mais dont on imagine le regard porté sur nous pourrait se dégager de ce temps étrange, la nuit. Double fantasmé qui interroge les lignes d’une vie, Il est un mirage qui questionne l’œil, ce lien entre nous et le monde, dont on ne sait plus trop où il commence et où il finit. Ce double de nous, avec lequel parfois on converse et qui, clairvoyant, nous amène à mieux nous voir mais dont la lucidité est aussi un couperet. Il brouille la frontière entre nos perceptions et la réalité des choses, même celles qui font notre vie quotidienne. Dans les limbes de la nuit, il explore les couches de notre mémoire.
A la fois fascinantes et intimidantes, ces présences, sorte de prolongements étranges des deux artistes, s’enchevêtrent en un dialogue à plusieurs voix dont les accords et les silences résonnent singulièrement. Un lieu et une rencontre d’univers particuliers, proches et différents. Des visions qui se mêlent et en appellent d’autres, tel est le rendez-vous unique proposé ce mois de novembre à Tourinnes.
Michel Clerbois
Ferme du Rond Chêne, Rue du Culot 58, Tourinnes-la-Grosse
Alors que l’esprit muse dans des images qui n’existent que pour soi, ces autoportraits dessinés au marqueur sur des miroirs nous aspirent dans des explorations visuelles à la surface du miroir. Ou de l’autre côté ? Ce serait l’envers de l’identité, l’autre part de soi ? L’homme arbore un demi-sourire, un clin d’œil connivent et porte une main à l’avant-plan comme pour toucher ou retenir la surface du miroir.
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Chez Nelly Bruneel
Ferme du Rond Chêne
Rue du Culot 58
Tourinnes-la-Grosse

Je est un autre
Alors que l’esprit muse dans des images qui n’existent que pour soi, ces autoportraits dessinés au marqueur sur des miroirs nous aspirent dans des explorations visuelles à la surface du miroir. Ou de l’autre côté ? Ce serait l’envers de l’identité, l’autre part de soi ? L’homme arbore un demi-sourire, un clin d’œil connivent et porte une main à l’avant-plan comme pour toucher ou retenir la surface du miroir. Ce n’est pas un autoportrait classique fixant un moment dans la vie du peintre. Ce geste de la main interpelle le regardeur et évoque l’insaisissabilité. Un instant d’égarement s’installe, qui aménage des ouvertures vers un autre soi, entre lui et moi, et qui induit une remise en question de l’identité, forcément multiple et fuyante. Du coup, on n’est plus trop dans la contemplation ou l’identification du portrait d’un autre, on est dans une forme de figuration du visage humain, dénominateur commun des humains. On a envie de temps et de silence pour se laisser emporter dans un champ d’interprétations personnelles et voir en ce miroir imbrications et superpositions de l’artiste et de soi, du réel et des apparences, du trait fixé et des reflets aléatoires… L’artiste nous porte là où on ne pensait aller. On se laisse entraîner dans un temps inattendu, réflexif et sensoriel.
Michel Clerbois est né en 1958 à Soignies. Après un graduat en Arts plastiques au «75», il entre en 1979 à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre (Ateliers peinture et espaces urbains). Depuis 1980, il propose à travers de nombreuses performances et expositions personnelles et collectives en Belgique et ailleurs une œuvre plurielle, rigoureuse, poétique, et qui, avec humour et autodérision, nous plonge dans un champ d’explorations visuelles d’où émerge ses pérégrinations, sa propre histoire. Il vit et travaille à Bruxelles.
Juan Paparella
Ferme du Rond Chêne, Rue du Culot 58, Tourinnes-la-Grosse
La sensation d’un univers parallèle aux contours incertains nous ramène précisément à l’état de confusion qui précède le réveil : ce sommeil plus ténu où pointe la conscience de l’activité différente du corps. Ce temps de conscience du sommeil est un entre-deux où l’esprit erre d’une image à l’autre.
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Chez Nelly Bruneel
Ferme du Rond Chêne
Rue du Culot 58
Tourinnes-la-Grosse
Encéphalogramme
La sensation d’un univers parallèle aux contours incertains nous ramène précisément à l’état de confusion qui précède le réveil : ce sommeil plus ténu où pointe la conscience de l’activité différente du corps. Ce temps de conscience du sommeil est un entre-deux où l’esprit erre d’une image à l’autre. Le sommeil, ce temps quotidien, ordinaire et vital, devient le centre de nos sensations, de nos interrogations. Les rythmes et profondeurs étranges de la nuit s’opposent au mouvement diurne, clair et réel.

Quel est cet état où les divisions complexes du cerveau dominant celles, gouvernables, de la conscience éveillée ? Quelle est cette énergie de veille pendant que le corps reconstitue ses forces nécessaires ? Double maléfique ou ordonnance bienveillante des émotions, que ressasse ou imagine cette partie de nous sur lequel nous n’avons plus prise ? L’incomplétude de la perception que nous en avons mène l’artiste à envisager sa capture extérieure, via l’encéphalogramme.
Précise mais aléatoire, étrange mais intimement familière, cette exploration graphique sonde la temporalité plus ou moins linéaire de l’activité du cerveau. Les traces de brûlures incarnent les angles morts de la conscience où se mêlent souvenirs, fantasmes et mirages… L’unicité et la fragilité de chaque vie.
La dernière heure du dernier jour d’exposition, le dimanche 2 décembre, Juan Paparella découpera son dessin en morceau, invitant chaque personne présente à emporter une part de sa vie nocturne et de ses rêves, une part de l’énigme de son cerveau endormi.
Juan Paparella est né en 1965 à Buenos Aires. Il y est diplômé en 1989 de l’Académie des Beaux-Arts Prilidiano Pueyrredon. Formation qu’il enrichit auprès de plusieurs artistes dont Julian Schnabel et Horacio Coll et qu’il complète d’un doctorat en sculpture. Il vit en Belgique depuis 1991 et présente son travail dans de nombreuses expositions collectives et individuelles, en Belgique et à l’étranger. Une œuvre qui ne se donne pas d’emblée mais qui, de la photographie au dessin, dissèque notre complexité, notre insaisissabilité, l’instabilité du monde et, plus encore, la fragilité de la vie.
Stephan Balleux
Ferme Saint-Georges - Rue du Moulin à Eau 2 - Beauvechain
Sa peinture un peu mutante génère une inquiétante étrangeté. La sensation prend forme dans le sentiment d’imprécision et de mouvement qui résulte de la présence du flou. Ensuite, elle s’installe dans l’impression de percevoir à la fois du connu, du reconnaissable, donc rassurant, et de l’inconnu, singulier et interpellant. Cette peinture brasse tant de questionnements sur la présence des choses, la perception, l’interprétation, les sentiments.
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Ferme Saint-Georges
Rue du Moulin à Eau 2
Beauvechain
Sa peinture un peu mutante génère une inquiétante étrangeté. La sensation prend forme dans le sentiment d’imprécision et de mouvement qui résulte de la présence du flou. Ensuite, elle s’installe dans l’impression de percevoir à la fois du connu, du reconnaissable, donc rassurant, et de l’inconnu, singulier et interpellant. Cette peinture brasse tant de questionnements sur la présence des choses, la perception, l’interprétation, les sentiments. Tout s’emmêle en des métamorphoses sombres et oniriques de la matière picturale qui sont comme des variations de points de vue, parfois effrayantes, toujours troublantes. Elles nous emportent dans une étrange énergie qui fouille tout ce que l’image connote de résonances, références et sensations ambiguës, parfois même douloureuses. On se sent envoûtés par une peinture vivante, organique et pulsative qui exprime entre autres l’impossibilité de fixer les êtres et leur identité. Le noir et blanc presque velouteux nous englobe dans une projection de la réalité, d’emblée différente de la perception rétinienne, en couleurs. Il accentue l’impression d’un univers parallèle où les visages se transforment et se mélangent. On envisage leurs rapports parfois troubles au monde et aux autres. On sonde la possibilité des démultiplications de la personnalité, à la fois impénétrables et familières.
Stephan Balleux est né en 1974 à Bruxelles. Sorti de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts d’Anvers, il vit et travaille à Bruxelles. Les différentes techniques qu’il utilise (dessin, peinture, sculpture, vidéo…) constituent les champs d’investigation multiples d’une œuvre qui questionne l’identité et la place de la peinture dans notre époque contemporaine du virtuel et de la communication. Nombreuses expositions, en Belgique et ailleurs.