18
Chez Nelly Bruneel – À la Ferme du Rond-Chêne
Rue du Culot 58
Tourinnes-la-Grosse
19
Chapelle du Rond-Chêne
Rue du Culot, Tourinnes-la-Grosse
62
Chez Muriel de Peñaranda,
dans la cour de la Ferme de Wahenge
Rue de Wahenge 43, La Bruyère
84
Chez Patrick et Florence de Halleux
Ferme des Vignes,
Rue de l’Étang 33, Nodebais
90
Église Saint-Amand
Rue Auguste Goemans 7, Hamme-Mille
François de Coninck
« Quelle est votre démarche ? » J’ai toujours été un peu embarrassé par cette question rituelle, car le mot évoque l’idée d’une maîtrise, tout en sérénité ; il postule une orientation consciente de son point de départ, de sa direction et de ses moyens : une démarche suppose une volonté éclairée, douée d’une emprise sur les choses, qui se coulerait dans un savoir-faire mis à son service. Or, les objets que je fabrique, de quelque facture qu’ils soient, éclosent dans mon inconscient et s’imposent à mon esprit en s’avançant à tâtons dans le brouillard de mes pensées – quand ils ne reculent pas. En l’occurrence, il s’agit surtout pour moi de les laisser faire. Si une volonté m’anime, elle est donc aveugle, sinon borgne. À la suite, parler de mon travail n’est pas moins inepte que de prétendre expliciter ma démarche : à vrai dire, je suis davantage travaillé par les choses que je ne les travaille à mon tour et leur donne, à l’occasion, une forme plastique acceptable.
La pâte de la langue constitue ma matière première. L’art est mon terrain de jeu : je me livre à des jeux de forme qui procèdent le plus souvent de jeux de langage – ce vieux filet troué que je lance et relance sans cesse sur le réel. Il s’agit de prendre l’image au mot, littéralement : extraire du mot l’image qui le hante et la fixer dans une forme à l’instant de sa capture. Les mots ne cessent de se rire de nous : c’est ma conviction. En jouant sur ces frêles planches tendues au-dessus de l’abîme, je leur rends, en quelque sorte, la monnaie de leur pièce – leur pièce de théâtre, leur théâtre d’ombres errantes. Il en va d’une certaine politique des restes dans ces jeux qui, par le truchement du langage des objets, s’attachent à détourner les objets du langage.
François de Coninck (1969) est né à Kinshasa, sur les bords du Congo. Il a vécu longtemps à Anvers, sur les bords de l’Escaut. Il vit désormais à Bruxelles et travaille un peu partout, sur les bords du langage.