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Chez Nelly Bruneel – À la Ferme du Rond-Chêne
Rue du Culot 58
Tourinnes-la-Grosse
Laurent d’Ursel
Les funérailles de Venise célébrées à Tourinnes
Rétrospective d’un chemin de croisière hilare
au large de l’art contemporain prout-prout
Fin 2010, Laurent d’Ursel projette de représenter la Belgique à la Biennale de Venise de 2015. Ses chances sont minces : il n’appartient pas à l’establishment de l’art contemporain. Qu’à cela ne tienne. Il sublimera ce handicap en prenant son élan quatre ans avant la ligne d’arrivée.
Emprunter la ligne droite jusqu’à Venise, sans y aller par quatre chemins (adoubement, affiliation, agrément, cooptation), mais en créant à tour de bras des œuvres censées augmenter la probabilité d’être sélectionné, telle est l’acrobatie sociologique proposée, avec son lot de questions. Des courbatures physiques équivalent à des courbettes mondaines ? L’art se conçoit-il à l’écart de tout protocole, rituel, réseau ? Un autre art contemporain, singulièrement libre, indélicat, drôle et décomplexé, bref militant, est-il recevable ?
Fin 2014, l’artiste découvre qu’il ne peut pas candidater, vu les conditions strictes posées par la ministre de la Culture. Mal lui en a pris : l’heureux élu, Vincent Meessen, ne les remplissait pas non plus… Ne se laissant pas démonter, il monte en 2015 dans la bruxelloise Médiatine, sous le titre Venice in Brussels, le remake de l’expo qui n’a pu se tenir à Venise. Les funérailles de Venise célébrées à Tourinnes est le remake anniversaire de ce remake de ce qui n’a jamais eu lieu… rehaussé de 7 performances extra-artistiques les 9, 22, 23 et 30 novembre !
Si elle a manqué sa cible, l’entreprise a un mérite : l’invention de l’art candidatoire ou « l’art pour être sélectionné » à défaut d’être « l’art d’être sélectionné », qui vaut bien « l’art pour foire d’art/collectionneur/salle d’attente ».