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Chez Patrick et Florence de Halleux – Ferme des Vignes
Rue de l’Étang 33
Nodebais
Tina Gillen
Tina Gillen développe une œuvre picturale animée par une recherche renouvelée autour des relations que nous entretenons avec le monde qui nous entoure, que celui-ci soit construit ou naturel. Ses œuvres ont souvent pour point de départ des motifs issus d’images photographiques qu’elle réalise elle-même, au gré du quotidien, ou qu’elle collecte. Ces images, elle les modifie, les simplifie, les « traduit » picturalement, les associe à d’autres éléments, afin d’aboutir à des compositions qui entretiennent à dessein une certaine ambiguïté, entre abstraction et figuration, construction et improvisation, surface de la toile et traduction de l’espace. Se dégage de ses peintures une atmosphère souvent dense, enveloppant des formes issues du quotidien d’un voile de mystère et d’étrangeté.
Cet ensemble de deux peintures à grandes dimensions dépeint une cabane liée à un paysage suggéré par un dégradé de couleurs que l’on observe à travers une structure géométrique. On retrouve là la tension dont le travail de Tina Gillen ne cesse de se nourrir, entre deux versants de son vocabulaire pictural : un versant « architectural », « graphique », fait de formes rigoureusement et minutieusement composées, et un versant plus « lyrique », qui laisse une large place aux gestes, et à ce qui advient durant l’acte même de peindre. Du jeu de relations entre l’intérieur et l’extérieur naissent différents points de vue et passages entre ces deux mondes. « La cabane flotte, lévite, comme un nuage porté par le vent, un ballon en plein air, ou un oiseau en vol stationnaire (…) ; mais aussi bien comme un fantôme, une âme, ou un souffle soulevant subtilement l’haleine du monde. », écrit Marielle Macé à propos de l’installation de l’artiste à Venise, qui a pour point de départ un motif semblable.