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Chez Patrick et Florence de Halleux – Ferme des Vignes
Rue de l’Étang 33
Nodebais
Sara Bjarland
Je m’intéresse aux traces matérielles que les générations humaines actuelles laissent sur la planète. Dans mon travail, j’utilise des matériaux et des objets mis au rebut pour réfléchir à des questions, telles que la surconsommation et la pollution, la relation entre la nature et la culture, la mort, la décomposition et les soins. Pour mes sculptures, installations, photographies et œuvres textiles, je collecte des objets cassés, sales ou à moitié décomposés que je trouve dans mon environnement urbain, le long des routes ou dans les centres de recyclage. Plantes mortes, meubles usés, ornements de jardin cassés, chaises en plastique abîmées, tuyaux de ventilation, serpillières sales, pour n’en citer que quelques-uns : je les considère comme des vestiges de notre société de consommation et comme porteurs de sens. Lors de mes tournées hebdomadaires de recherche de matériaux, je suis à la fois horrifiée et effrayée par les piles de déchets qui ne cessent de s’accumuler à chaque coin de rue, tout en sachant qu’elles ne sont que la partie émergée de l’iceberg mondial des ordures.
Dans mon travail, j’essaie d’extraire de nouvelles significations et d’explorer d’autres vies possibles pour ces objets trouvés, les imaginant souvent comme de futures découvertes archéologiques. Je me déplace dans la zone grise où les domaines du naturel et de l’artificiel se mélangent et s’estompent, et où la matière sans vie semble prendre vie, pour ensuite recommencer à s’effacer.