ART CONTEMPORAIN

THIS IS MY CHURCH

Commissaire : Klaus Verscheure

Lorsque j’écris que nous vivons une époque turbulente, cela peut être lu comme un euphémisme dépourvu d’émotions. En de nombreux endroits, le monde est en feu. La guerre, le changement climatique, les “Trump” à des élections présidentielles, la crise économique… nous assaillent quotidiennement. Nouvelles ? Ou fake news ? Qui peut l’affirmer avec certitude ? Les médias sociaux tentent de vous montrer un reflet dont vous ne pouvez jamais être trop satisfait, car le reflet de votre voisin brille plus que le vôtre.

Pour toutes ces raisons, de plus en plus de personnes ont besoin d’échappatoires, de moments où elles peuvent marquer un temps d’arrêt. Nous pouvons considérer ce besoin de repos comme une quête de sens. Le sens n’est pas un gros mot, c’est un point d’ancrage. Et c’est précisément l’art qui représente un repère, une balise de calme pour de nombreuses personnes. L’art ouvre des portes mentales et supprime les frontières. Pour de nombreuses personnes, ressentir l’art est une expérience qui « élève ». Les artistes ouvrent des portes sur des imaginaires que nous ne pouvons ou ne voulons pas nommer. Ils créent des mondes dans lesquels le spectateur aime s’attarder.

Alors que les églises se vident, les musées, les biennales, les galeries et les événements artistiques se remplissent, l’art est devenu la réponse à la quête de sens. L’art est devenu une potentielle nouvelle religion.

Par conséquent : THIS IS MY CHURCH.

Vous pouvez vous demander si c’est bien là le sens que nous recherchons. Est-ce de l’art dont nous avons besoin ? L’art peut-il apporter des réponses aux questions de la vie ? Les artistes peuvent-ils présenter des miroirs ? Les artistes sont-ils en quelque sorte des historiens qui nomment les choses crûment et honnêtement ? Je ne peux pas répondre à cette question moi-même. La seule chose que je peux dire avec certitude, c’est que les artistes eux-mêmes ressentent un besoin absolu de faire de l’art et qu’ils ressentent cela comme un sens. De nombreux artistes le disent : la création de leur œuvre leur donne un repère, un point d’ancrage. Il est évident que ces repères sont également saisis avec empressement par les spectateurs.

C’est ce que les artistes proposent aux visiteurs dans cette édition. Il s’agit d’une exposition sur l’art en tant que forme de religion. Une exposition qui frappe parfois, mais qui guérit aussi, qui émeut, qui désarme, qui montre l’artiste dans ce qu’il a de plus vulnérable, mais qui confronte également le visiteur à sa propre vulnérabilité.

L’écrivain-philosophe britannico-suisse Alain de Botton l’exprime ainsi :

  • L’art a une fonction très importante, qui consiste à nous donner de l’espoir. L’art est un radeau de sauvetage qui nous guide dans les ténèbres, et la beauté fait partie de sa mission.
  • L’art nous rappelle que nous ne sommes pas seuls à souffrir. L’art nous offre des moments de connexion autour des sombres réalités de nos vies, d’une manière éloquente et digne.

Klaus Verscheure

Les expositions sont accessibles du 10 novembre au 1er décembre,
chaque samedi
et dimanche de 13h à 18h.
En marge du parcours officiel d’art contemporain

LA BASILIQUE DE VÉZELAY

le XIIe siècle parle au XXIe

La Basilique Marie-Madeleine, patrimoine mondial de l’UNESCO, s’élève entre terre et ciel, au sommet de la cité médiévale de Vézelay, en Bourgogne. Le Grand Tympan intérieur est exceptionnel. Sur cette image de pierre, joyau de la sculpture romane, ni jugement dernier, ni enfer, mais un monde en voie de transformation : recevant une énergie nouvelle, l’humanité amorce son retournement vers la lumière qui émane des mains ouvertes du Christ. Le film La Danse du Nouvel Adam, création de la Maison du Visiteur, révèle combien le XIIe siècle parle au XXIe.

La Basilique est par ailleurs une architecture de lumière inoubliable : soleil et pierres se parlent au fil des heures et des saisons, et cela d’une manière unique dans la période des solstices. Les photographies de Philippe Brame extraites de son ouvrage Gloires de l’ombre ainsi que le film À l’ombre de la Lumière sont les témoins de ces épousailles bouleversantes.

Projection les samedis et dimanches :
13:00 – 14:00 – 15:00 – 16:00 – 17:00

Dimanche 24 novembre à 15:00 :
Conférence “Quand le XXIIe siècle parle au XXIe“.

En marge du parcours officiel d’art contemporain

La Cathédrale de Jean Linard

Au début des années ‘80, Jean Linard (†2010), artiste, potier, sculpteur, graveur, peintre et bâtisseur, entreprend la construction de sa cathédrale non loin de Sancerre, dans le Berry, sa région natale.

Profondément croyant, Jean réalise son œuvre au fil des années dans un esprit résolument œcuménique. Il s’inspire aussi de Gaudi, de Picasso, du Facteur Cheval et de Picassiette. Il utilisera plusieurs techniques et matériaux (grès, raku, mosaïque, ciment, objets de récupération…) pour la création d’un monde féérique où règnent paix et sérénité.

La Cathédrale de Jean Linard est une œuvre représentative de l’Art Singulier, à découvrir à Tourinnes via une expo photos.

En marge du parcours officiel d’art contemporain

l’Institut de La Providence (Wavre)

Les élèves de 4e et de rhéto ont laissé résonner en eux la chanson “God is a DJ” du groupe anglais Faithless, écrite en 1998 et remixée par David Guetta en 2021. À travers les mots, à travers le dessin, à travers les couleurs ou à travers le geste, ont émergé leurs lieux où se soignent leurs blessures de jeunes femmes et jeunes hommes, ou, pour le dire positivement, les endroits de respiration vraie où notre monde colle à leurs rêves, à leur absolue nécessité.

En toute discrétion, tête levée vers le ciel, les spectateurs seront invités à entrer dans leur église recyclée et à capter le bourdonnement du bien-être de la jeunesse.

Ont participé au projet :

Inaya Ajji, Lillou Barbiau, Alessia Dell’Olio, Léa Verboomen, Maëlle Trémerie, Olivia Simonis, Clara Demillecamps, Cédric Dhyne, Léa Paulus, Sawdiatou Niang, Kauthar Nassor, Maricia Kosesamgo Puati, Manon Goethuys, Laura Dos Santos, Axelle Adamcsyck (élèves de quatrième sciences sociales)

Olivier Trauscht, Enzo Robert, Jérémy Bosman, Zora Bourgois, Lana Bouzsamaz, Charline Dechamps, Gabriella Ribeiro Sousa, Daria-Elena Mursa, Mattéo Mordenga, Louis Moens, Sandy Moisse, Victorine Lejeune, Gabriel Delfosse, Lola Mikailov, Eleanore Lammens, Lucas Lambot, Nikolina Kozliczak, Bryane Iteka, Nicolas de Patoul, Kelsie Keza, Ines Amjahad, Pauline Eggen, Houda El Jebli, Hugo Gahama Iyamuremye, Brieuc Henriet, Mia Harpigny, Maël Lemercier, Damian Dropia, Lucie Jacot, Léah Janssen, Scotty Kabemba Wa Kamemba, Joffrey Lask, Win Nzokira, Zoé Pereira Garcia, Satya Sean, Luna Luparello, Elena Wastiaux, Ziyad Raqi, Karam Dhimdi (élèves de rhéto).

Professeurs :

Marie Demanet, Nathalie Totin et Anne Waltener